Dans l’enquête mondiale annuelle réalisée en 2023 par AON (1), plus d’un tiers des 2 842 personnes interrogées ont indiqué que leur organisation avait subi des pertes liées à une cyberattaque, une rareté des matières premières ou encore à des difficultés de recrutement. Conjuguée aux incertitudes climatiques, la volatilité économique, géopolitique et réglementaire complexifie le risque et pose de nouveaux défis. La gestion des risques vise à protéger les entreprises et collectivités de ces menaces potentielles et à en limiter les impacts. Un processus de gestion des risques proactif et efficace s’appuie sur une méthodologie organisée en 6 étapes principales.
1ère étape : identifier les risques potentiels
Une organisation ne peut gérer efficacement que ce qu’elle connaît et comprend. La première étape du processus de gestion des risques consiste à identifier et lister tous les risques internes et externes auxquels l’entreprise ou la collectivité est exposée.
Les risques potentiels sont nombreux. Ils concernent tous les domaines, financiers, juridiques, réglementaires, environnementaux, humains, de sécurité ou de conformité. En 2023, l’enquête d’AON a révélé les dix principales menaces auxquelles les entreprises et institutions étaient confrontées en Europe. Parmi ces risques, sont citées en priorité les cyberattaques et violations de données, les interruptions de travail, les difficultés de recrutement, la hausse des prix des matières premières, la rareté des matériaux ou encore les modifications réglementaires et législatives.
Transversale à l’organisation, l’identification des risques processus par processus mobilise de nombreux acteurs au sein de l’organisation.
2ème étape : analyser et évaluer les risques
Une fois les risques identifiés avec précision dans la cartographie des risques, l’organisation les analyse et les évalue. Dans une matrice des risques, les menaces potentielles sont classées selon :
- La probabilité de survenance ou la fréquence d’occurrence : elles sont évaluées en fonction de modèles prédictifs, de retours d’expérience, d’observations externes, de comparaisons avec des entreprises et collectivités similaires…
- L’impact ou la gravité des conséquences sur l’organisation : ce peut être des pertes financières, des perturbations opérationnelles, un atteinte à la réputation, un déséquilibre budgétaire…
Les données sont croisées pour évaluer la criticité des risques, mais aussi repérer les opportunités. En s’appuyant sur une méthode de scoring, les risques sont classés et hiérarchisés sur une échelle graduée, pouvant aller de « risque très faible » à « risque critique », en passant par « risque faible », « risque modéré » ou « risque fort » par exemple.
L’évaluation des risques est subjective. Une même menace peut être considérée comme critique, majeure, modérée ou acceptable en fonction de la vulnérabilité de l’entreprise ou de la collectivité, et de sa capacité à absorber l’impact. Un risque aux conséquences financières fortes peut être accepté par une entreprise s’il a une très faible probabilité de se produire. A l’inverse, cette même entreprise peut refuser un risque avec des impacts de réputation forts même s’il a une fréquence d’occurrence faible.
3ème étape : élaborer le plan de gestion des risques
L’organisation construit le plan de gestion des risques à partir de la hiérarchisation des risques. Elle priorise ses ressources financières et humaines sur les risques les plus critiques.
Le plan de gestion des risques détaille pour chaque action, mesure et contrôle à mettre en place le planning de mise en œuvre, le responsable de l’action, l’état d’avancement et les éventuels commentaires (remontées de terrain, difficultés opérationnelles, propositions d’amélioration…)
La stratégie de gestion des risques peut différer d’un risque à l’autre. Il existe cinq grands types de gestion des risques : supprimer le risque ; réduire la probabilité de survenance du risque ou atténuer son impact ; partager le risque avec un partenaire partageant les mêmes objectifs commerciaux ou de service public ; transférer le risque à un tiers, souvent une compagnie d’assurance ; accepter le risque en gérant la continuité opérationnelle. Les décideurs arbitrent pour chaque risque.
4ème étape : traiter les risques
Le traitement des risques consiste à mettre en œuvre concrètement chaque action du plan de gestion des risques.
Les mesures de mitigation des risques peuvent prendre plusieurs formes : l’application de nouvelles procédures, normes et contrôles ; l’utilisation de nouveaux équipements de protection ou d’outils informatiques ; le recours à de nouveaux systèmes de sécurité physique et numérique ; le remplacement de machines par des équipements plus performants ; la renégociation d’un contrat ; le changement d’un fournisseur ; etc.
Le management des risques induit généralement des changements dans les méthodes de travail. Pour être efficaces, les mesures doivent être comprises et acceptées. Une place importante est accordée à l’accompagnement au changement. La sensibilisation, l’information, la communication et la formation participent à déployer la culture du risque dans l’organisation.
5ème étape : suivre et surveiller les risques
Tout l’enjeu à ce stade est de garantir la bonne application et l’efficacité des actions et contrôles du plan de gestion des risques. D’où l’importance du pilotage de la mise en œuvre de chaque mesure et l’analyse les résultats associés.
À la faveur d’une crise financière, d’un conflit géopolitique ou d’une nouvelle loi, de nouvelles menaces potentielles peuvent apparaître. D’autres risques déjà identifiés peuvent passer du statut de modéré à critique ou au contraire mineur. La gestion des risques est un processus d’amélioration continue. Son efficacité repose sur l’adaptation permanente de la démarche au contexte externe et interne.
6ème étape : contrôler et optimiser le processus de gestion des risques
L’organisation se doit aussi de vérifier l’efficacité de son processus de gestion des risques dans sa globalité.
L’objectif de la gestion des risques est-il bien compris dans l’entreprise ou la collectivité ? L’identification des risques est-elle bien intégrée systématiquement dans tous les processus de décision ? Le processus de gestion des risques est-il appliqué par tous et à tous les niveaux de l’organisation? La gestion des risques est-elle suffisamment contraignante pour protéger l’organisation, mais assez souple pour être exécutée par le management et leurs équipes ?
En identifiant les points faibles et en capitalisant sur les points forts, le contrôle interne continu, combiné à des audits internes ponctuels, optimise le processus de gestion des risques et sécurise les entreprises et collectivités.
Un processus de gestion des risques performante implique exhaustivité, précision, structuration et participation collective. Démarche complexe, la gestion des risques utilise une méthodologie éprouvée articulée en six étapes majeures : identifier, analyser, prioriser, traiter, surveiller, contrôler.
Le recours à un logiciel de gestion des risques souple, intuitif, collaboratif mais aussi contextualisé aux spécificités de l’organisation est l’assurance d’une gestion des risques exécutée dans les règles de l’art. Avec ses différents modules de gestion des risques, Values Associates accompagne les entreprises, collectivités et administrations à chaque étape de la digitalisation de leur dispositif pour une gestion des risques proactive, performante et sereine.