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Risk management : définition, mode d’emploi et bonnes pratiques

  • 10.12.2024

Le risk management est la version anglophone de la gestion des risques. Celle-ci s’est d’abord développée dans le secteur de la finance, des banques et des assurances, avant de s’imposer à tous les acteurs publics et privés, quelle que soit leur taille et leur activité. L’objectif du risk management ? Anticiper et atténuer les risques pour protéger l’organisation et ses actifs et sécuriser son avenir.

Comme son nom l’indique, le risk management consiste à manager les risques. Ces deux termes, il faut le reconnaître, veulent tout et rien dire. Alors que signifie concrètement le risk management ? Comment le déployer dans votre entreprise, collectivité ou administration ? Quels sont les cadres du risk management ? Découvrez le mode d’emploi et les bonnes pratiques du risk management.

Risk management : définition

Le concept de risk management englobe les processus et stratégies déployés pour identifier, évaluer et traiter les risques auxquels peut être confrontée une organisation, en fonction de son activité. Il se traduit en français par management des risques ou encore gestion des risques ou pilotage des risques. La connaissance des risques permet à l’entreprise, la collectivité ou l’administration de construire des stratégies préventives de maîtrise des risques et de leurs impacts potentiels, tout en gardant la porte ouverte aux opportunités. Le risk management a ainsi un double objectif : maîtriser les risques majeurs et encadrer les risques intéressants à prendre pour la croissance de l’organisation.

Quels risques sont gérés par le risk management ?

Le risk management est une approche globale et robuste de tous les risques internes et externes qui menacent une organisation et compromettent l’atteinte de ses objectifs stratégiques. Il inclut aussi bien la gestion des risques financiers, opérationnels, technologiques, industriels, environnementaux, sociaux, de cybersécurité ou de réputation. La gestion des risques intègre aussi des concepts comme la gestion des risques liés à la sécurité, à la santé et à la conformité, avec un focus sur l’intégration des risques dans la stratégie organisationnelle. Le risk management comprend bien évidement les risques liés aux tiers, notamment ceux des fournisseurs et des partenaires de premier niveau avec lesquels l’organisation entretient des relations directes.

Quels sont les avantages du risk management ?

Le risk management est une fonction stratégique et centrale dans une organisation, à la croisée de nombreux enjeux. En synthèse, le risk management assure la survie et la continuité de l’organisation, ni plus ni moins.

Le risk management vise à identifier les risques susceptibles de compromettre les actifs matériels et immatériels de l’entreprise, de la collectivité ou de l’administration. Grâce à une gestion proactive des risques, l’organisation protège ses actifs financiers, ses données, ses infrastructures et ses biens matériels. Le risk management réduit les pertes financières et garantit une plus grande sécurité pour ses collaborateurs, ses clients ou ses administrés. C’est un élément clé de réassurance vis-à-vis des banques, des investisseurs ou des partenaires commerciaux.

Le risk management est au cœur de la gestion de la réputation de l’organisation. Il permet d’anticiper les risques susceptibles d’affecter l’image de la marque ou de la collectivité. Cela inclut la gestion des risques liés à la qualité des produits et des services, aux relations avec les clients et les usagers, ou encore aux préoccupations sociales ou environnementales. Une gestion efficace des risques renforce la confiance des parties prenantes, qu’il s’agisse des clients, des usagers, des investisseurs, des salariés, des agents ou des autorités de régulation.

L’environnement juridique est de plus en plus complexe. Le risk management permet de mieux se conformer aux réglementations locales, nationales et internationales.

En anticipant les risques de non conformité, les organisations peuvent éviter les sanctions, les amendes et les litiges, tout en renforçant leur réputation de transparence et de responsabilité.

En identifiant les opportunités et les risques, le risk management soutient la prise de décisions éclairées, l’optimisation des processus internes et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle.

Une organisation qui maîtrise ses risques est mieux positionnée pour innover, se différencier et apporter de la valeur ajoutée à ses produits et ses services.

Une stratégie de risk management efficace permet à l’organisation de mieux réagir en cas d’événement imprévu. En identifiant et en préparant des réponses adaptées aux risques potentiels, l’entreprise ou la collectivité gagne en agilité et réactivité. Cette anticipation aide à minimiser l’impact des crises, qu’elles soient financières, opérationnelles, juridiques, sociales, informatiques ou environnementales.

Comment mettre en place une politique de risk management ?

Le risk management est une démarche structurée et rigoureuse, en cinq grandes étapes.

La première étape consiste à établir la cartographie des risques. Le manager de la gestion des risques recense toutes les menaces internes et externes qui pèsent sur l’entreprise, la collectivité ou l’administration, en s’appuyant sur les données et informations transmises par les collaborateurs et les tiers. Pour cela, il peut mobiliser plusieurs outils comme les entretiens internes, l’envoi de questionnaires aux tiers ou encore les conclusions des contrôles et des audits internes. Le recours à un logiciel de cartographie des risques aide à faire remonter les données, sécurise la fiabilité de la data et encourage le travail collaboratif.

Tous les risques ne sont pas majeurs pour l’organisation. L’analyse et l’évaluation des risques consiste à classer les risques en fonction de la gravité de leur impact et de leur probabilité de survenance.

Les risques sont notés, souvent de 1 à 5, en appliquant la méthode de scoring et selon les facteurs de risque spécifiques à l’organisation et son activité. Les résultats de l’analyse peuvent être visualisés dans un tableau de gestion des risques et sa représentation graphique, la matrice des risques. Cette hiérarchisation est très spécifique à l’organisation. Toutes les entreprises, collectivités et administrations n’ont pas les mêmes priorités. Un événement n’aura pas le même impact selon la solidité financière de l’organisation, sa résilience ou son appétence pour le risque. À partir d’une même cartographie des risques, chaque organisation établira une priorisation différente des actions à mettre en place pour les maîtriser.

Les résultats de l’analyse des risques soutiennent les décisions stratégiques et budgétaires. Armés de toutes les données transmises par le risk manager, la direction et les élus peuvent faire des choix éclairés.

Contrairement aux idées reçues, le risque n’a pas toujours vocation à être effacé. Plusieurs méthodes de risk management s’offrent aux organisations. L’entreprise, la collectivité ou l’administration peut décider de :

  • Supprimer les risques les plus dévastateurs pour l’organisation en raison de la gravité de leur impact et de la probabilité élevée de survenance de l’événement.  
  • Atténuer les risques importants, qui seraient trop coûteux à supprimer.
  • Transférer le risque sur une autre entité en souscrivant par exemple des contrats d’assurance.
  • Partager le risque en concluant des partenariats avec des entités de confiance.

Accepter les risques mineurs, ceux dont les coûts d’atténuation sont trop élevés et ceux offrant des opportunités stratégiques de développement ou d’innovation.

Le rôle du risk manager ne s’arrête pas à l’identification des risques. Il doit animer le processus sur la durée. Cela implique de s’assurer de l’efficacité des mesures de risk management et de leur bonne application par les collaborateurs. L’organisation peut s’appuyer sur les éventuelles équipes de contrôle interne et d’audit interne pour effectuer des contrôles réguliers et ponctuels.

Cela implique également de garantir que la cartographie des risques propose toujours une vision réelle et à jour des menaces qui pèsent sur l’organisation. Dans un contexte mouvant, les risques internes et externes évoluent rapidement. Ce peut être par exemple suite à un changement de réglementation, une crise géopolitique, l’arrivée d’un nouveau fournisseur, etc.

La formation et la sensibilisation accompagnent en continu le processus de risk management, de la première à la dernière étape. Elles concernent aussi bien les collaborateurs que les tiers en relation directe avec l’organisation. Ce sont notamment les collaborateurs qui font vivre le risk management au quotidien. Ce sont eux qui appliquent concrètement les procédures et les contrôles de la gestion des risques. Ce sont aussi les mieux placés pour identifier les menaces, évaluer leur probabilité de survenance et leurs impacts, et anticiper leurs évolutions. La formation et la sensibilisation sont la clé pour favoriser l’acceptation du changement et déployer le risk management de façon cohérente et durable.

Les bonnes pratiques de risk management

Le risk management est une démarche complexe qui nécessite rigueur et structuration. Des cadres éprouvés ont été établis au niveau international pour faciliter le déploiement de pratiques adaptées, partagées, performantes et pérennes.

L’un des cadres les plus largement reconnus pour le risk management est la norme ISO 31000. Elle fournit des lignes directrices pour la gestion des risques dans tous les types d’organisations. ISO 31000 définit une approche structurée, en mettant l’accent sur l’intégration des pratiques de risk management dans les processus organisationnels. L’adoption d’une norme internationale telle qu’ISO 31000 permet aux organisations d’établir des pratiques cohérentes et efficaces de risk management.

Le COSO ERM (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission – Enterprise Risk Management) est largement reconnu et utilisé par les entreprises et les organisations publiques pour maîtriser leurs risques et améliorer la prise de décision.

Lancé en 2004 et mis à jour en 2017, le modèle COSO ERM se distingue par son approche intégrée et globale, en plaçant la gestion des risques au cœur des processus décisionnels et de gouvernance. Il repose sur une série de principes et de composantes qui couvrent l’ensemble du processus de gestion des risques, depuis la culture organisationnelle jusqu’à la surveillance des risques en temps réel.

Le modèle est régulièrement mis à jour et enrichi. En 2023, il a été complété par de nouvelles directives pour aider les organisations à améliorer l’efficacité de leurs contrôles internes à l’égard de l’information sur la durabilité.

Par ailleurs, la gestion des risques d’entreprise (Enterprise Risk Management – ERM) est une approche intégrée qui vise à gérer les risques à l’échelle de toute l’organisation.

Contrairement aux approches traditionnelles de gestion des risques qui se concentrent souvent sur des risques individuels de manière isolée, l’ERM adopte une vision holistique, prenant en compte tous les risques pouvant affecter les objectifs de l’organisation. L’ERM met l’accent sur la culture du risque, les structures de gouvernance et l’alignement du risk management avec les objectifs stratégiques.

Démarche proactive face aux risques, le risk management constitue un levier stratégique majeur pour assurer la pérennité et le développement des organisations publiques et privées.  En intégrant des pratiques de risk management dans leurs processus décisionnels, les entreprises, collectivités et administrations s’offrent les moyens de répondre efficacement aux crises, d’optimiser les ressources, d’innover en toute sécurité et d’atteindre les objectifs stratégiques avec une plus grande résilience.

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