La transformation digitale d’une entreprise est souvent perçue comme une démarche essentiellement technologique, décorrélée de tout paramètre humain. Pourtant, humaniser sa transformation digitale est un gage de réussite. Le point avec Values Associates.
Digitalisation des entreprises et business stratégie : deux concepts complémentaires
La digitalisation est clairement devenue un enjeu crucial pour les entreprises. L’ ensemble des dirigeants et cadres interrogés pour les besoins d’une étude du Wall Street Journal, indiquaient déjà il y a deux ans que la transformation digitale était… leur priorité numéro un. Le phénomène n’a fait que s’accentuer depuis! La digitalisation permet en effet de gagner en efficience, en souplesse, en agilité. Autant de qualités cruciales dans un univers mondialisé et soumis à des changements brutaux – tels que la dernière pandémie. Mais la digitalisation permet également d’entrer dans l’intimité de sa clientèle, de connaître – et mieux, d’anticiper – ses désirs et ses besoins.
La digitalisation d’une entreprise doit être le fruit d’une approche holistique… intimement liée à la stratégie business globale de cette dernière. “La transformation digitale est trop souvent considérée comme une affaire de technologies. Chaque fois qu’elle est pensée uniquement sous cet angle, on passe à côté de l’essentiel”, explique ainsi la chef d’entreprise Dominique Barreau dans une tribune publiée par le magazine Forbes. “Il faut comprendre que le recours à de nouvelles technologies numériques et leurs intégrations dans le quotidien n’est pas transformatif. C’est parce que vous transformez votre manière de travailler qu’elles vont contribuer à impacter directement les business modèles, les process et la performance de l’entreprise”, poursuit-elle.
Vous l’aurez compris : la transformation digitale doit être guidée par une stratégie d’entreprise à large scope… Et au long cours.
Penser que la digitalisation n’est que technologique : une erreur fréquente aux lourdes conséquences
Parfois, la digitalisation d’une entreprise échoue. Selon un autre article du magazine Forbes, 70% des tentatives de digitalisation d’entreprises se soldent par un échec. L’entreprise automobile Ford, par exemple, a tenté de se digitaliser en créant le département Ford Smart Mobility.
Cette tentative s’est soldée par un échec, en raison de plusieurs facteurs pourtant évitables : le siège de Ford Smart Mobility était particulièrement éloigné du siège de la maison-mère. Cet éloignement géographique a entraîné une absence de communication au sein des équipes… Et la fermeture de Ford Smart Mobility quelques années plus tard. Cet exemple est une leçon plaidant en faveur de l’intégration des efforts de transformation numérique au reste de l’entreprise. “Pour réussir, la transformation numérique doit être intégrée dans l’entreprise”, conclut Forbes.
Les clés pour remettre l’humain au coeur de la transformation digitale.
Benham Tabrizi, professeur en conduite du changement à l’université de Stanford, a publié un long article dans la Harvard Business Revue expliquant combien l’humain était indispensable dans tout processus de transformation digitale. Il conseille notamment de rassurer les équipes sur le fait que la digitalisation ne va pas mettre en danger les emplois. “Lorsque les équipes perçoivent que la transformation numérique pourrait menacer leur emploi, elles peuvent résister consciemment ou inconsciemment aux changements”, précise Benham Tabrizi. Autre conseil du professeur de Stanford : compter sur ses ressources humaines internes plutôt que de faire appel à des consultants extérieurs peu au fait de la culture et de l’histoire d’une entreprise.
“La transformation digitale a fonctionné pour certaines organisations parce que leurs dirigeants sont revenus aux fondamentaux. Ils se sont attachés à changer l’état d’esprit de ses membres ainsi que la culture et les processus organisationnels avant de décider quels outils numériques utiliser et comment les utiliser”, explique ainsi Benham Tabrizi dans la Harvard Business Revue. “C’est ce que les membres envisagent comme l’avenir de l’organisation qui a guidé la technologie, et non l’inverse”, conclut-il.