L’audit interne est une opération ponctuelle et le contrôle interne est continu. Ce sont deux fonctions de l’organisation souvent confondues. La raison ? Le fait que ces deux activités soient liées à la notion de contrôle.
Si elles sont complémentaires, ces deux fonctions se différencient sous bien des aspects. Quelle définition donner au contrôle interne et à l’audit ? Quel est le rôle de l’audit interne sur le contrôle interne ? Découvrez les différences entre ces deux activités orientées gestion, performance et maîtrise des risques.
Audit interne et contrôle interne : définitions
Le contrôle interne, un outil transversal de maîtrise des risques
Le contrôle interne est un dispositif mis en place dans l’entreprise qui concerne l’ensemble de ses activités. Il s’appuie sur un ensemble de règles, de procédures et d’opérations de vérification, définies notamment à partir de la cartographie des risques. Leur mise en œuvre opérationnelle est du ressort de chaque collaborateur dans son quotidien professionnel. Chacun devant appliquer sur le périmètre de ses fonctions les règles érigées par l’équipe dédiée au contrôle interne. La responsabilité du contrôleur interne est ainsi d’accompagner l’élaboration de ce dispositif et de s’assurer qu’il est correctement décliné et mis en œuvre au sein de l’organisation. Il est de sa responsabilité d’identifier les manquements en termes de contrôles opérationnels et de proposer des actions correctrices.
Le contrôle interne ne doit pas être confondu avec le contrôle de gestion. Celui-ci en résumé est un dispositif de pilotage visant à optimiser les performances et la productivité des services. Pour cela, il met en rapport les moyens engagés et les résultats obtenus et suit les indicateurs de performance afin de mettre en lumière des pistes d’amélioration.
L’audit interne, l’évaluateur interne
Contrairement au contrôle interne qui est l’affaire de tous, l’audit interne est un service dédié. L’auditeur interne intervient à la demande de la direction générale pour évaluer les forces et faiblesses du système de contrôle interne mis en place dans l’organisation. Son rôle ? Analyser le fonctionnement et les processus et évaluer leur efficacité. Il effectue des missions ponctuelles pour évaluer les activités et leur niveau de contrôle par rapport aux risques identifiés. Toutes les activités de l’organisation peuvent ainsi être auditées, qu’elles soient financières, commerciales, d’exploitation,… l’audit interne mesure en synthèse l’efficience du dispositif de contrôle interne.
A l’issue de sa mission, l’auditeur rédige un rapport dans lequel il peut formuler des recommandations pour améliorer les processus et corriger les dysfonctionnements. L’audit a une quadruple mission d’assurance, d’évaluation, d’appui et de conseil.
Quelles sont les différences entre l’audit interne et le contrôle interne ?
Processus continu vs action ponctuelle
Le contrôle interne est un processus transversal continu. Il est intégré aux missions opérationnelles quotidiennes.
L’audit interne est au contraire une opération ponctuelle, neutre et objective, réalisée a posteriori à la demande de l’équipe dirigeante.
Ensemble du personnel vs service dédié
Le contrôle interne implique l’engagement de toutes parties prenantes. C’est un processus partagé. Pour une efficacité optimale, l’impulsion politique des dirigeants et la diffusion régulière d’informations claires sont importantes. Chaque personne impliquée doit comprendre qu’elle est responsable à son niveau de la bonne mise en œuvre des contrôles garantissant la qualité, la sécurité et la fiabilité des opérations.
Pour compléter ce dispositif, l’audit interne quant à lui est là pour évaluer ce dispositif en toute objectivité. Afin de garantir cette objectivité, les équipes d’audit interne sont généralement rattachées à la Direction générale ou au Secrétariat Général. Ce positionnement garantit une indépendance des travaux menés : évaluation, constats, recommandations.
Référentiels vs normes internationales
Le contrôle interne n’est pas encadré par des normes standards. Chaque organisation dispose d’une large autonomie et souplesse pour sa mise en œuvre en fonction des risques encourus, de l’organisation et des enjeux.
Il est possible néanmoins de s’appuyer sur des référentiels reconnus. De multiples textes et règlements font référence au contrôle interne : la loi NRE relative aux nouvelles réglementations économiques de 2001, la loi LSF sur la sécurité financière de 2003, les Comités Cadbury, Turnbull et de Bâle, loi SOX Sarbanes-Oxley Act, le référentiel COCO canadien, etc. Parmi ces textes, un référentiel se détache : le COSO (Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission). En France, le cadre de référence de la gestion des risques et du contrôle interne a été élaboré par l’Autorité des Marchés Financiers de France (AMF), en collaboration avec l’Institut français des Auditeurs et Contrôleurs internes (IFACI).
L’audit interne est quant à lui une activité normalisée. Elle est soumise aux normes internationales pour la pratique de l’audit interne (IAAS), édictées par l’IAA, l’Institute of Internal Auditors.
Des logiciels pour simplifier le contrôle interne et l’audit interne
Un logiciel dédié au contrôle interne facilite et sécurise la gestion quotidienne du dispositif mis en œuvre. Il permet de centraliser toutes les informations dans un même outil afin de pouvoir en quelques clics accéder à la cartographie des risques, à la vision globale des contrôles, aux plans d’actions ou encore au suivi des incidents. Les mises à jour automatiques, simples, rapides sont une garantie contre les risques d’erreurs et d’oublis.
Un logiciel dédié peut également proposer la possibilité d’un suivi des contrôles en temps réel, assurant une traçabilité des opérations avec une relance automatique des salariés responsables des vérifications. Ce suivi facilite les reportings et la préparation d’un audit interne.
Il existe également des logiciels spécialisés pour l’audit interne afin de faciliter la planification, la préparation et le suivi des audits. Création de plans d’audit, réalisation de fiches de mission, automatisation des tâches répétitives, regroupement des éléments de preuve, suivi des recommandations, rapport d’audit, gestion documentaire, tableaux de bord personnalisés sont quelques exemples de fonctionnalités qui permettent aux auditeurs de gagner en productivité.
En résumé : différences entre le contrôle interne et l’audit interne
- Le contrôle interne est transversal, continu, décliné auprès de l’ensemble des parties prenantes de l’organisation.
- L’audit interne est une opération ponctuelle, réalisée a posteriori par des auditeurs indépendants et neutres.
L’audit interne et le contrôle interne sont deux fonctions distinctes mais complémentaires. Ces deux activités sont toutes les deux essentielles pour garantir la bonne gestion de la société, prévenir les risques et améliorer la performance et la compétitivité.