En novembre 2016, la planète entière était suspendue à une datavisualisation. L’aiguille du compteur du New-York Times, qui, au cours de l’élection présidentielle américaine, avait un temps penché en faveur de la candidate Hillary Clinton, avant de pencher pour de bon du côté du camp Trump.
Quatre ans plus tard, les techniques de datavisualisation se sont considérablement améliorées. La dataviz s’est alors imposée comme un acteur à part entière du traitement médiatique des élections présidentielles aux Etats-Unis.
Cartogramme VS carte coroplèthe
Pourquoi choisir entre deux modes de représentations graphiques dans la datavisualisation illustrant la présidentielle américaine ? Le site AlJazeera illustre la présidentielle de deux manières : une carte coroplèthe et un cartogramme. Le terme de carte coroplèthe ne vous dit rien ? C’est normal. La carte coroplèthe, du grec “grand nombre” ou “multitude”, a été inventée par le baron Charles Dupin au XIXème siècle. Elle est devenue, deux siècles plus tard, l’un des modes de représentation graphique les plus couramment usités. Dans une carte coroplèthe, les régions sont colorées ou remplies d’un motif montrant une mesure statistique. Dans le cas de la carte d’AlJazeera, les mesures statistiques sont les résultats des votes. De même, AlJazeera propose un cartogramme (forme de représentation dans laquelle on déforme les territoires en fonction de leur poids statistique – et ici, électoral). Dans ce dernier figurent des données montrant l’évolution des quatre dernières présidentielles aux Etats-Unis.
Un cartogramme, au contraire, remplace l’aire représentée par une variable (dans le cas du cartogramme ci-dessous, les votes)
La dataviz au secours des résultats
Le New-York Times a choisi la datavisualisation pour mettre en lumière la présidentielle américaine opposant Joe Biden à Donald Trump. Ce dernier n’a toujours pas reconnu sa défaite malgré la certification des votes dans les Etats-clés. Ainsi, l’Arizona et le Wisconsin ont certifié, le 30 novembre, la victoire de Joe Biden au scrutin. Ainsi, cette data-visualisation s’accompagne d’un tableau récapitulant les dates de certification dans chacun des Etats-clés.
2020 VS 2016 : la datavisualisation pour illustrer les changements électoraux
La masse de données nécessaire à une comparaison entre les données électorales de la présidentielle 2016 et celle de 2020 est… Quasiment impossible à traiter sans le concours de la datavisualisation. Telle est la conclusion de cet article très complet du Washington Post, étudiant les dynamiques électorales dans tout le pays grâce aux données des élections. Le Washington post a également réalisé un focus sur certains États-clés, mettant en lumière la désaffection des électeurs pour le président sortant. Fait intéressant, cette datavisualisation est mouvante, ce qui donne plus de relief encore aux données qu’elle exploite.
Une image pour montrer l’échec de Trump
L’agence Bloomberg a consacré une page très complète aux datavisualisations créées à l’occasion de la présidentielle américaine. Le graphique ci-dessous le démontre d’une manière frappante. Alors qu’on ne constate quasiment aucune variation électorale dans les États remportés par Hillary Clinton en 2016, les États remportés par Trump la même année montrent une considérable mobilité électorale.
Associated Press : créer son propre scénario
L’agence de presse américaine Associated Press a, bien évidemment, eu recours à la datavisualisation pour couvrir l’élection présidentielle américaine. Mais une fonctionnalité bien particulière la classe loin devant les autres médias. En effet, la datavisualisation d’AP permet au lecteur de créer son propre scénario électoral. Ainsi, l’utilisateur de cette datavisualisation peut calculer en quelques clics le nombre de votes acquis au candidat de son choix si l’Etat en question bascule d’un côté ou de l’autre. Cette fonctionnalité a été particulièrement appréciée – et utilisée – dans les jours ayant suivi le scrutin, marqué par une forte incertitude quant au vainqueur de ces élections.