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Gestion des risques : définition et principes fondamentaux

  • 04.12.2024

Dans un environnement complexe et incertain, la gestion des risques n’est plus réservée aux grandes entreprises et institutions financières. C’est aujourd’hui une fonction stratégique clé pour toute entreprise, collectivité ou administration. Elle consiste à identifier, évaluer et contrôler, via des stratégies ciblées, les risques susceptibles d’affecter la performance, la sécurité et la pérennité de l’organisation. Qu’est-ce que la gestion des risques ? Quels sont ses étapes, ses processus et ses outils ? Retour sur la définition et les principes fondamentaux de la gestion des risques.

Qu’est-ce que la gestion des risques ?

La gestion des risques est une approche stratégique de l’incertitude. Une stratégie proactive prépare les entreprises et les acteurs publics à faire face avec sérénité et efficacité aux événements imprévus et aux risques potentiels.

Gestion des risques : définition

La gestion des risques (ou risk management) désigne l’ensemble des processus et des stratégies mis en place pour identifier, évaluer, analyser et traiter les risques auxquels une organisation peut être confrontée. Elle vise à minimiser les conséquences négatives des menaces, tout en maximisant les opportunités. Cette démarche systématique et proactive s’applique à tous les types de risques internes et externes, qu’ils soient financiers, opérationnels, stratégiques ou environnementaux.

Pourquoi gérer les risques dans les organisations ? 

Dans un monde interconnecté et volatile, les organisations sont confrontées à une multitude de risques et d’événements inattendus. 

La gestion des risques permet non seulement de protéger les actifs et la réputation, mais aussi d’assurer la continuité des activités, de garantir la conformité et de renforcer la résilience face aux imprévus. Elle peut également offrir un avantage compétitif en convertissant un risque en opportunité. La prévention et la maîtrise des risques est ainsi un levier de développement, de stabilité et de confiance. Une organisation qui pilote ses risques est rassurante, aussi bien pour ses clients, usagers et administrés, que pour ses investisseurs, fournisseurs et autres partenaires publics et privés.

Les étapes clés de la gestion des risques

Prévoir et réduire l’imprévisible : cette mission peut sembler intimidante, tant elle est vaste. Mais elle n’est pas impossible en suivant dans les règles de l’art les étapes de la gestion des risques.

L’identification des risques

L’identification des risques consiste à repérer toutes les menaces potentielles qui peuvent affecter l’organisation et entraver ses objectifs. 

Cet inventaire exhaustif et transversal à l’organisation s’appuie sur une analyse approfondie de l’environnement interne et externe. Le processus prend en compte de multiples facteurs comme, par exemple, les tendances économiques, les évolutions technologiques, les réglementations, ou les risques spécifiques à chaque secteur d’activité. Une cartographie des risques complète inclut les risques que représentent les tiers pour l’organisation (fournisseurs, sous-traitants, délégataires, titulaires de marchés publics…) Rappelons que l’évaluation des tiers est obligatoire pour les entreprises, collectivités et administrations soumises à la loi Sapin 2.

L’analyse et l’évaluation des risques

Chaque risque identifié est évalué en croisant deux données : la probabilité de survenance et l’impact potentiel d’un événement sur l’entreprise ou la collectivité. Combinées ensemble, la cartographie et la matrice des risques représentent avec précision et clarté la hiérarchie des risques dans l’organisation. Cette analyse permet de prioriser les risques en fonction de leur probabilité et de leur gravité, d’adopter des stratégies adaptées pour y faire face et d’allouer efficacement les ressources. La stratégie dépend de l’organisation, de ses choix prioritaires, de sa robustesse financière et de sa capacité de résilience. Elle se matérialise par un plan de gestion des risques personnalisé.

Le traitement des risques

Selon la nature, l’importance et la gravité de l’événement, l’organisation peut choisir différentes stratégies pour élaborer son plan de gestion des risques : 

  • L’atténuation du risque : c’est la stratégie la plus courante. Elle vise à réduire la probabilité de survenance d’un événement et/ou ses impacts, via des mesures préventives de mitigation (équipements de protection individuels, protocoles de sécurité physique et informatique, procédures de contrôle, diversification…)
  • La suppression du risque : souvent coûteuse pour l’organisation, cette stratégie s’applique aux événements dont l’impact est jugé inacceptable. Elle se traduit par des mesures radicales, comme la rupture d’un contrat ou un changement de fournisseur.
  • Le partage du risque : cette stratégie consiste à répartir la charge du risque entre plusieurs partenaires (partenariats publics-privés, coentreprises…)
  • Le transfert du risque : le transfert déplace la responsabilité du risque sur un tiers (souscription de contrats d’assurance, sous-traitance…)

L’acceptation du risque : l’organisation peut accepter volontairement le risque, si sa maîtrise coûte plus cher que la gestion de ses conséquences. Une entreprise solide peut aussi décider de se confronter au risque s’il représente une réelle opportunité de croissance et d’innovation.

Le suivi et le contrôle des risques

La gestion des risques n’est pas une démarche ponctuelle. C’est un processus continu. Elle implique un suivi permanent des risques et un contrôle de l’efficacité des mesures mises en œuvre. Cette évaluation peut s’appuyer sur les ressources du contrôle interne et de l’audit interne. L’environnement interne et externe peut aussi évoluer. En parallèle du suivi du plan de gestion des risques, il est nécessaire d’actualiser a minima une fois par an la cartographie des risques et d’adapter les stratégies en conséquence.

Quels risques pèsent sur les entreprises et collectivités ?

Les entreprises, collectivités et administrations naviguent dans un environnement complexe et dynamique. La gamme de risques à laquelle elles sont confrontées ne cesse de s’élargir.

Les risques financiers

Les risques financiers incluent la gestion financière de l’organisation dans sa globalité. Ils sont liés aux opérations comptables, à la gestion du budget et de la trésorerie, à la volatilité des marchés, au risque de crédit ou encore aux investissements. Une mauvaise prévention et maîtrise de ce type de risque peut entraîner des pertes importantes et compromettre la stabilité financière de l’entreprise ou de la collectivité.

Les risques opérationnels

Les risques opérationnels concernent les dysfonctionnements dans les processus internes, les erreurs humaines, la défaillance d’un système ou encore les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Ce type de risque a des impacts directs et immédiats sur la performance de l’organisation et la qualité des produits et des services.

Les risques de cybersécurité

La recrudescence des cyberattaques inquiète particulièrement les entreprises, collectivités et administrations. Le vol de données, les piratages et les violations sont des menaces majeures

Leurs répercussions peuvent être graves, aussi bien sur les finances et la réputation de l’organisation, que sur la vie privée et la protection des clients et partenaires.

Les risques stratégiques

Les erreurs stratégiques menacent la capacité de l’organisation à atteindre ses objectifs. Ce risque provient souvent d’une mauvaise anticipation d’une évolution dans le paysage concurrentiel, d’un changement de comportement des consommateurs ou de l’arrivée d’une nouvelle tendance.

Les risques environnementaux

Les activités humaines exacerbent le changement climatique et les risques environnementaux. Les organisations doivent intégrer ces menaces dans leur gestion stratégique afin d’atténuer l’impact de leurs activités sur l’environnement, mais aussi gérer les conséquences d’éventuelles catastrophes naturelles et s’adapter aux réglementations et normes contraignantes.

Les risques réglementaires

Les organisations doivent aussi faire face à l’augmentation des risques de conformité liés aux évolutions des lois, normes et réglementations. Ces risques peuvent avoir des répercussions juridiques, financières et réputationnelles majeures.

Les autres risques

Les entreprises et collectivités doivent anticiper de nombreux autres risques en fonction de leur secteur d’activité et de leur environnement : risques sociaux liés à la gestion des ressources humaines, à la sécurité et à la santé au travail, risques de réputation, risques liés au marché public ou encore risques géopolitiques et économiques.

Les outils et techniques de la gestion des risques

La gestion des risques s’appuie sur une large panoplie d’outils, déclinables aussi bien au niveau de l’organisation que d’un processus ou d’un projet. 


La cartographie des risques

Si l’organisation ne devait se doter que d’un seul outil, ce serait la cartographie des risques. Elle permet de lister, évaluer et hiérarchiser l’ensemble des risques internes et externes à l’organisation, en tenant compte des tiers, des activités et des localisations géographiques. 

En mettant en exergue les risques majeurs, cette analyse permet de prioriser les actions du plan de gestion des risques.

La matrice des risques

La matrice des risques est une déclinaison visuelle de la cartographie des risques. Grâce à un jeu de couleurs – allant souvent du vert au rouge, en passant par le jaune et l’orange -, la matrice permet de se représenter en un seul coup d’œil les menaces majeures et mineures pour l’organisation.

L’analyse SWOT

Outil stratégique, l’analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) peut être appliqué à la gestion des risques. Elle consiste à évaluer les risques internes (faiblesses et forces) et externes (menaces et opportunités) auxquels l’organisation est confrontée. 

L’analyse SWOT est un outil plébiscité par les chefs de projet pour sa simplicité d’utilisation, sa représentation synthétique et sa facilité de compréhension. 

Les plans de continuité d’activité (PCA)

Les plans de continuité d’activité sont des documents clés dans la gestion des risques, particulièrement pour les risques opérationnels majeurs. Ils visent à définir des procédures et des ressources nécessaires pour maintenir les activités critiques de l’organisation en cas de crise.

Déployer la culture du risque dans l’organisation

Les risques sont partout. Dans l’organisation, tous les collaborateurs sont concernés. Une gestion des risques ne peut être efficace sans l’implication de tous. 

Sensibiliser et former les collaborateurs 

Transversale et stratégique, la gestion des risques exige une impulsion des élus et de la direction. Mais elle ne peut pas se limiter à l’engagement de la hiérarchie. Elle doit être intégrée à la culture organisationnelle afin de faciliter la mise en œuvre et le contrôle des mesures de mitigation et de prévention des risques. 

La gestion des risques se traduit par des changements concrets dans le quotidien des collaborateurs. Leur implication passe par la sensibilisation et la formation continue. Des équipes informées et mobilisées détectent plus rapidement les signes d’un risque pour réagir de manière appropriée à un événement. 

Définir une gouvernance claire de la gestion des risques

La désignation d’un chef de projet de la gestion des risques (ou risk manager) et l’intégration du risque dans les processus décisionnels sont des éléments clés pour garantir une gestion cohérente et systématique des risques au sein de l’organisation. 

Selon sa taille et son organisation, l’entreprise ou la collectivité peut aussi mettre en place un comité de gestion des risques ou désigner des responsables dans les services pour faciliter le suivi et la mise en œuvre opérationnelle du plan d’actions. 

La gestion des risques est fondamentale pour assurer la pérennité et la réussite des organisations. Elle repose sur une analyse et une démarche structurées afin d’identifier, d’évaluer et de traiter les risques, tout en saisissant les opportunités. Adopter une culture du risque forte, avec des processus clairs et des outils adaptés, aide à minimiser les impacts négatifs et à maximiser la résilience des entreprises et collectivités face aux crises. À l’heure où les défis se multiplient, la gestion des risques est non seulement une nécessité, mais aussi un levier stratégique pour la performance, la compétitivité et l’innovation. 

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