Depuis presque un an, le travail à distance est devenu la norme pour beaucoup. Si cette pratique est vectrice de bienfaits, tels qu’une réduction du temps de trajet ou une moindre exposition au virus, elle comporte néanmoins des risques : les micro-agressions en télétravail. Pourquoi sont-elles dangereuses et comment les éviter ? Quelques pistes.
C’est un fait : la communication humaine est largement non-verbale. Expressions du visage, langage corporel, gestuelle : autant de postures et gestes qui permettent aux personnes de se comprendre… Sans nécessairement prononcer une parole. Au sein d’une équipe, la communication non-verbale est déterminante. Depuis la mise en place du télétravail à marche forcée, c’en est fini des mimiques complices entre collègues, des chaleureuses poignées de main ou des gestes du quotidien qui faisaient le sel de la vie de bureau. Pire encore : la digitalisation des échanges donne lieu à des micro-agressions quotidiennes, dont leurs auteurs n’ont souvent pas même conscience.
Que sont les micro-agressions en télétravail ?
Des formules de politesses oubliées à la faveur d’un échange sur Slack et consorts. Des majuscules intempestives qui claquent comme une gifle, des points de suspension qui résonnent comme une menace. Ces remarques qui auraient été anodines par oral et qui, figées par écrit, ont un air d’anathème. L’ensemble de ces petites agressions du quotidien auraient semblé anodines il y a un an. Mais alors que la période est à l’incertitude et à l’angoisse généralisée, ces pratiques ne font qu’ajouter du stress au stress généralisé. De plus, le travail à distance prive les collaborateurs des temps informels de la vie d’équipe – d’ordinaire cruciaux pour la résolution des conflits mineurs.
Pourquoi sont-elles pernicieuses ?
Le propre d’une micro-agression en télétravail est que… son auteur ne se rend pas forcément compte des dégâts. Qui n’a jamais fulminé devant un mail dénué de “bonjour”, une demande privée de “merci” ou un message envoyé bien après les heures de travail ? Or, ces micro-agressions sont souvent à même de saper le moral des équipes – sans doute déjà fortement éprouvées par les événements de l’année écoulée. Les micro-agressions peuvent amener à une déshumanisation des échanges, et avec elles, à une désaffection pour le travail. Éviter ces pratiques est donc important pour la productivité d’une équipe… mais, avant tout, pour le maintien du lien humain dans un contexte complexe.
Comment éviter les micro-agressions en télétravail ?
Pour éviter ces désagréments, il est important de parler posément au sein de l’équipe de l’impact du télétravail sur l’activité des uns et des autres… et des micro-agressions que chacun a pu constater dans le cadre de ses activités. Ainsi, pourquoi ne pas proposer une « charte », un engagement précisant ce qui est important, ce qui doit être éviter, ce qui doit être encouragé? Au delà du terme un peu pompeux de charte, cette dernière pourra comporter des principes définis au sein de l’équipe. Eviter, sauf urgence, l’envoi de messages professionnels en dehors des horaires de bureau, toujours ponctuer les premiers messages de la journée de “bonne journée”, éviter le recours aux caractères gras et aux majuscules qui donnent une impression d’énervement… La liste est longue !
Comment créer du lien humain malgré le full-remote ?
Comme nous l’expliquions dans un précédent article, la bienveillance est essentielle pour maintenir le lien humain en télétravail. Outre le respect des horaires de bureau malgré le travail à distance, il est important de s’enquérir de la santé physique et psychique de chacun – et d’échanger régulièrement sur l’état de chacun pour s’assurer que tout le monde va bien. Heureusement, même à distance, il est toujours possible de ménager des temps de convivialité au sein des entreprises. Partage de playlists ou de challenges sportifs, recettes de cuisine à faire chacun chez soi… à chaque équipe de trouver les initiatives permettant de remettre l’humain au coeur du télétravail, pour adoucir l’angoisse de cette période troublée.