Le No Code s’est affirmé comme l’une des grandes tendances tech de l’année 2021. Mais peut-il tenir toutes ses promesses, et ne s’agit-il pas d’une mode passagère ?
Le No Code, tendance de fond ou buzzword ?
Comme le télétravail, la digitalisation des environnements professionnels ou d’autres tendances ayant émergé à la faveur de la pandémie, la tendance No Code a le vent en poupe. Le No Code permet en effet de construire des outils digitaux… sans posséder la moindre compétence informatique. Avec le confinement, cette pratique a gagné une considérable notoriété… Et a permis l’émergence d’initiatives aidant les secteurs mis à mal par la pandémie. Ainsi, le site GiveLocal a été créé en 3 jours par un américain n’ayant aucune compétence en code. Le principe ? Proposer aux habitants de Los Angeles d’acheter des repas à leurs restaurants favoris, pour empêcher leur faillite. Mais le No Code n’a pas été que l’apanage “d’internautes citoyens”. L’Etat de New-York, par exemple, a mis en place en quelques jours une plateforme développée en No Code. Son but ? Proposer à ses habitants une plateforme recensant les cas de coronavirus dans la ville. L’Etat de New-York s’est également servi du No Code pour développer un portail de dons d’équipement médicaux (ventilateurs, masques, etc), pour les répartir dans les hôpitaux en situation de pénurie.
Une tendance existante, amplifiée par la pandémie
Le No Code, en phase avec le besoin de flexibilité et d’autonomie des collaborateurs d’entreprises existe en fait depuis de nombreuses années. Des plateformes grand public, telles que WordPress, par exemple, permettent depuis quinze ans de mettre en ligne un site sans avoir à maîtriser quelconque compétence informatique. Depuis les années 1980, Excel permet aux professionnels d’aller assez loin dans la création d’outils … sans coder ! La nouveauté ne réside donc pas dans le No Code en lui-même, mais dans le besoin d’agilité et de rapidité présent d’une manière accrue dans toutes les organisations. La transformation digitale des entreprises passe en effet par un besoin de personnalisation et de réactivité.
Au delà de la pandémie, le No Code permet de répondre à une demande de flexibilité accrue
Avec le No-Code, un autre ‘Buzzword’ a considérablement gagné en popularité au cours de l’année passée : agilité. Une entreprise se doit désormais d’être agile et flexible, pour réagir au plus vite et souvent digitaliser plus rapidement. Cette règle s’applique plus encore en temps de pandémie. Un impératif : dynamiser, faire évoluer ou relancer son activité dans des délais brefs, après parfois de longs mois de mise en sommeil. Après la pandémie, la tendance sera donc à l’agilité plus qu’à l’élaboration de modèles économiques destinés à être pérennes pendant des décennies. Dans ce contexte marqué par l’incertitude et une certaine angoisse de l’avenir, le No Code a toute sa place. Il permet en effet une grande flexibilité… Et laisse la part belle à la personnalisation.
Le mirage de la fin des développeurs
C’est devenu une arlésienne : le No Code mettrait des millions de développeurs au chômage… Et cette tendance est vouée à faire disparaître des dizaines de professions liées au digital. Rien ne saurait pourtant être plus faux. De même qu’Excel n’a pas mis fin aux experts comptables par exemple, mais a enrichi leur quotidien et a créé de nouvelles opportunités, le No Code ne mettra jamais un terme à l’activité des développeurs.
“En réalité, les développeurs sont les Jedis de l’innovation, et ils continueront à l’être à l’avenir”, expliquait le développeur Marcus Torres au site Tech Republic en avril 2021. Le No Code apportera donc un changement significatif au paysage de la tech tel qu’on le connaît aujourd’hui, et est amené à s’amplifier au cours des années à venir.