On la croyait réservée à l’univers des start-ups ou à l’univers de la tech. Que nenni ! La transformation digitale conquiert tous les secteurs. Elle s’affirme ainsi comme un atout majeur dans des domaines en étant à priori très éloignés, à l’instar des secteurs de l’industrie ou de l’agriculture. Le point avec Values Associates.
Santé : la digitalisation, outil d’avenir
Dans le secteur de la santé, la digitalisation permet d’apporter l’accès aux soins au plus grand nombre. Au Cap-Vert, par exemple, la digitalisation a permis la création de centres de santé. Là bas, les habitants d’îles reculées et dénuées de médecin peuvent avoir accès à des consultations de spécialistes grâce à un système perfectionné de consultation à distance. Un « exemple de progrès remarquable », selon l’OMS.
Dans une thèse consacrée à la digitalisation du secteur de la santé, deux chercheurs indiens prédisent que la digitalisation pourrait, à terme, réduire le coût des soins et généraliser l’accès à la santé. « Le big data, l’analyse des données, la génomique et le DSE permettront de prédire une épidémie majeure bien avant qu’elle n’arrive et, de la même manière, les individus pourront être avertis des maladies susceptibles de les toucher à l’avenir. Le coût des soins de santé devrait baisser considérablement grâce à l’utilisation de la technologie et de la digitalisation », prévoient-ils.
L’agriculture, pionnière de la transformation digitale
Alors que la planète comptera près de 10 milliards d’habitants à l’horizon 2050, l’agriculture est un secteur plus vital que jamais. Pour faire face à cet accroissement de population, la digitalisation de l’agriculture et l’agriculture 4.0 pourraient être des solutions idéales. « Concrètement, cela signifie une augmentation de la collecte de données par le biais de l’internet des objets, c’est-à-dire des capteurs, des machines et des drones recueillant des informations en temps réel qui sont ensuite stockées et traitées dans le cloud. Grâce au contrôle détaillé des intrants, cela permet des gains d’efficacité comme la réduction des coûts de main-d’œuvre, l’observation et la préparation aux conditions climatiques qui interfèrent avec les processus de production, la surveillance de la propagation des parasites et des maladies, etc », détaille un rapport du forum de l’OCDE consacré au sujet.
Industrie : la transformation digitale en marche
Dans l’industrie, les entreprises ayant amorcé le virage de la digitalisation sont appelées les industries 4.0. Selon un rapport du cabinet Wavestone, à la suite d’une enquête menée auprès d’entreprises spécialisées dans la chimie, l’aéronautique, l’automobile ou l’industrie ferroviaire, 66% des industries 4.0 ont déjà constaté les bénéfices de leurs projets en 2020. « L’étude Wavestone parle notamment des robots et des outils de travail en mobilité. Faciles à intégrer aux processus de production, de gestion et de contrôle, ils permettent d’optimiser le temps de préparation des commandes et de réduire la pénibilité des tâches », précise un article de BPI France consacré à cette étude. Fait intéressant : sur les 100 entreprises industrielles contactées par Wavestone, seules… 2% n’étaient engagées dans aucun processus de digitalisation.
Un enjeu de développement pour les pays du Sud
Dans un rapport paru en 2020, l’OCDE liste les bienfaits de la digitalisation pour les économies émergentes. Santé, éducation, redistribution des richesses… la transformation numérique permet de lutter efficacement contre la corruption tout en redonnant du pouvoir à l’Etat central. « La digitalisation peut contribuer à renforcer les interactions entre le gouvernement et les citoyens, en facilitant l’engagement des parties prenantes et en rendant les données plus facilement disponibles, ce qui peut améliorer la responsabilité dans le secteur public », détaille ainsi le rapport de l’OCDE. Plus important encore, la digitalisation est un outil puissant au service de la démocratie. « La « démocratie électronique » est devenue encore plus pertinente dans le contexte de Covid-19, de nombreux pays ayant décidé de permettre aux parlements, ainsi qu’aux conseils municipaux et régionaux, de débattre et de voter en ligne », conclut ce rapport.