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La cartographie des risques pour les entreprises et les acteurs publics
Pour les métiers du risques, la cartographie des risques est une étape cruciale et un outil incontournable pour identifier, évaluer, hiérarchiser les risques auxquels une organisation est exposée et organiser les différents plans d’actions à mener. Nous vous proposons d’explorer les différentes facettes de la cartographie des risques et de vous fournir un guide pas-à-pas pour mettre en œuvre cette méthode au sein de votre organisation. Nous vous proposons d’examiner également pourquoi et comment digitaliser votre processus de cartographie des risques.
Définition de la cartographie des risques
La cartographie des risques couvre l’ensemble des étapes permettant d’identifier, d’évaluer puis de restituer graphiquement les risques auxquels peut être confrontée une entreprise ou un acteur public.
La cartographie des risques s’appuie en amont sur l’analyse des risques potentiels pour l’organisation. Cette phase des travaux permet de bâtir un inventaire des risques, de leur nature, de leurs caractéristiques. Ces risques sont évalués par ailleurs selon deux critères principaux : leur probabilité d’occurrence d’une part, leur impact pour l’organisation d’autre part, avec des notions de risque brut et de risque net, dépendant de la nature des éléments de maîtrise de risque mis en œuvre ou à mettre en œuvre. Cette étape incontournable d’évaluation permet ainsi de hiérarchiser les risques en fonction de leur criticité pour l’organisation.
Pourquoi faire une cartographie des risques en entreprise ?
Le processus de cartographie des risques a ce grand intérêt de poser de façon très formalisée la compréhension approfondie des risques auxquels l’organisation est confrontée. En documentant et en facilitant la visualisation des risques et leurs interconnexions, les acteurs de la gestion des risques sont en capacité de communiquer et d’interagir avec les parties prenantes aux travaux sur la nature des risques, leur causes et impacts, les facteurs qui contribuent à leur occurrence et leur gravité ainsi que les plans d’actions associés en termes de gestion des risques.
Ce travail d’échanges et d’itérations lors des différentes étapes de constitution de la cartographie des risques permet au final d’optimiser l’allocation des ressources et la pertinence des mesures de gestion des risques mises en œuvre ou à mettre en œuvre au sein de l’organisation. En favorisant la communication et la collaboration entre les différentes parties prenantes de l’organisation, l’approche de cartographie des risques est un levier fort de compréhension partagée, d’adhésion et d’engagement.
Les différents types de risques
Les différents risques auxquels une organisation peut être confrontée sont généralement structurés selon leur nature. L’exercice de cartographie des risques s’appuie ainsi de façon pratiquement systématique sur les principales catégories de risques suivantes :
a. Risques opérationnels
Ces risques sont liés aux processus de l’organisation, aux procédures et contrôles associés aux systèmes. Ils peuvent par exemple résulter d’erreurs humaines, de pannes, de ruptures de chaîne d’approvisionnement, etc.
b. Risques financiers
Ces risques sont liés aux opérations et à la gestion des finances de l’entreprise ou de l’organisation publique. Ils peuvent notamment résulter d’évolutions des marchés financiers, de fluctuations monétaires (taux de change, taux d’intérêt, accès au crédit, la liquidité, etc.).
c. Risques stratégiques
Ces risques concernent les décisions stratégiques prises par l’entreprise ou l’organisation publique. Il peut s’agir à titre d’illustration de décisions de positionnement, d’opérations de croissance, de fusions et acquisitions, d’investissements et de choix technologiques.
d. Risques de conformité
Il s’agit des risques liés au non-respect des lois, réglementations et normes en vigueur impactant le secteur ou la juridiction dans lesquelles l’entreprise ou l’acteur public opère.
e. Risques de réputation
Ces risques résultent d’événements ou d’actions qui pourraient endommager la notoriété, l’image et la réputation de l’entreprise ou de l’acteur public. Il peut s’agir notamment de litiges ou scandales engageant l’organisation.
f. Risques de cybersécurité
Ces risques sont liés à la sécurité informatique de l’entreprise ou de l’acteur public et incluent notamment les cyberattaques, le vol de données, les piratages, les violations de la vie privée.
g. Risques liés à la chaîne d’approvisionnement
Ces risques sont liés à la dépendance vis-à-vis de fournisseurs et de partenaires externes. Des problèmes tels que des pénuries de matières premières, des retards de livraison ou des défaillances chez les fournisseurs peuvent avoir un impact sur les opérations.
h. Risques environnementaux
Les risques liés à l’environnement intègrent les enjeux relatifs notamment aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles, aux réglementations environnementales.
i. Risques liés aux ressources humaines
Ces risques englobent les défis liés à la gestion du personnel, tels que la rétention des talents, les litiges en matière de travail, les problèmes de santé et de sécurité au travail, etc.
j. Risques géopolitiques et macroéconomiques
De plus en plus impactants, ces risques intègrent particulièrement les évolutions et tensions géopolitiques, les fluctuations économiques mondiales et les crises financières.
Comment établir une cartographie des risques ?
Plusieurs étapes principales structurent les travaux de constitution et d’actualisation d’une cartographie de risques.
Étape 1 : l’identification des risques
Le processus de cartographie des risques commence par l’identification des risques potentiels. Cette étape est généralement réalisée en s’appuyant sur le recueil et l’examen de données de marché, de données spécifiques à l’organisation, en menant des entretiens avec les parties prenantes, en utilisant différentes approches d’analyse de risques (analyse de causes, analyse de scénarios,…).
Étape 2 : l’identification des risques
Chaque risque identifié est dans un second temps évalué et pondéré selon 2 variables principales : le niveau d’impact du risque pour l’entreprise ou l’acteur public ainsi que sa probabilité d’occurrence. Cette évaluation est structurée en deux notions complémentaires : l’évaluation du risque brut et l’évaluation du risque net (tenant compte des éléments de maîtrise du risque mis en œuvre ou à mettre en œuvre).
Étape 3 : la hiérarchisation des risques
Les risques ainsi évalués sont alors classés selon leur niveau de criticité pour l’organisation, permettant de définir les mesures et actions associées.
Étape 4 : l’élaboration du plan d’actions
L’entreprise ou l’acteur public est au final en mesure de se positionner selon des limites d’acceptabilité et d’exposition pour chacun des risques et de définir sur cette base le plan de mesures spécifiques à mettre en oeuvre pour limiter le niveau de criticité de chacun des risques retenus.
Étape 5 : le suivi et la mise à jour
La mise en place d’un processus de revue et d’actualisation périodiques garantit que la cartographie des risques reste pertinente et performante pour tout le dispositif de gestion des risques mis en œuvre dans l’organisation. Ce processus permet ainsi d’intégrer et de tenir compte des différentes évolutions de l’environnement interne et externe de l’entreprise ou de l’acteur public.
Digitaliser et intégrer les outils numériques dans la cartographie des risques
a. Intégration des données
Comme nous l’avons vu, l’identification et la compréhension des risques implique des travaux de collecte, d’intégration et d’analyse d’un nombre important de données. L’objectif au final est d’obtenir une vue d’ensemble mais également détaillée des menaces pouvant impacter l’entreprise ou l’acteur public. Cette phase d’identification et de compréhension ne se limite pas à la seule constitution d’une liste de risques. Elle intègre également la collecte et le traitement d’informations permettant de qualifier la nature, l’origine, l’impact, la probabilité et les interactions entre les risques. L’exercice s’appuie notamment sur des données issues de sources variées, couvrant toutes ses activités et processus au sein de l’organisation.
L’intégration et l’analyse de ces informations sur une plateforme centralisée peut notamment favoriser l’identification des doublons et permettre de donner une vision globale et cohérente.
b. Visualisation interactive en ligne
La datavisualisation est l’une des tendances marquantes de ces dernières années en matière d’exploitation de données.
Avec désormais un éventail très large de visualisations, des plus classiques au plus originales, il devient plus simple de manipuler, analyser et restituer les données issues des travaux menés dans le cadre de l’exercice de cartographie de risques : agrégation de données, zooms et dé-zooms, suivi interactif dans le temps,… la data visualisation va au delà des représentations statiques des tableaux et restitutions graphiques traditionnelles en proposant des fonctionnalités de restitutions à la fois dynamiques et interactives. Via la manipulation de curseurs ou de filtres par exemple, il devient facile d’identifier et de zoomer sur des éléments spécifiques et de favoriser une expérience immersive.
c. Alertes automatisées
L’automatisation d’alertes et de notifications, afin de signaler par exemple une tâche à réaliser, une tâche venant à échéance ou en retard, est essentielle. Cette automatisation garantit une approche plus proactive et efficace des différentes étapes de la cartographie des risques. Les rappels automatiques réduisent ainsi le risque d’oublier ou de retarder la réalisation d’une action à mener. Ils contribuent à maintenir sous surveillance la réalisation des différentes tâches. C’est un levier fort pour garantir le respect du planning global des travaux de l’ensemble du processus de cartographie des risques.
Ces notifications renforcent par ailleurs la collaboration des différentes parties prenantes à l’exercice de cartographie des risques en avertissant chaque contributeur concerné dès qu’une tâche nécessite une action de sa part (communication ou validation d’une information à titre d’illustration).
d. Partage et collaboration
Le partage et la collaboration entre les différentes parties prenantes jouent un rôle central dans le processus de cartographie des risques. Il est en effet impossible sinon de bénéficier d’une vision exhaustive.
C’est en s’appuyant sur l’expertise et les éclairages de chacun qu’il sera possible au contraire de construire une vue d’ensemble complète des risques pouvant impacter l’organisation. En collaborant, les contributeurs peuvent échanger et confronter leurs visions et positions sur les différents scénarios de risque, les probabilités, les impacts. Cela est d’autant plus déterminant que certains risques peuvent être interconnectés. Ces occasions d’échanges et de débats contribuent à enrichir la qualité des analyses et à aboutir à une évaluation plus affinée des risques et des plans d’actions associés à l’exercice de cartographie des risques.
e. Sécurité des données
Compte tenu du caractère particulièrement stratégique de la cartographie des risques pour l’entreprise ou l’acteur public, la sécurité des données qui lui sont associées ainsi que la gestion fiabilisée des habilitations constituent deux prérequis.
Par nature, le processus de cartographie des risques nécessite de travailler sur des données sensibles et confidentielles. La mise en place d’un dispositif rendant difficiles tout accès non autorisé et toute fuite de données constitue un incontournable pour garantir la protection des informations.
Exemples de cartographies des risques
La cartographie avec Excel
Excel est par nature l’un des outils les plus spontanément utilisés dans le cadre d’un processus de cartographie des risques. De nombreux templates de cartographies de risques sont disponibles, y compris gratuitement. Excel est utilisé en effet généralement par l’ensemble des parties prenantes au sein des organisations, entreprises ou acteurs publics. De par souplesse, il permet une personnalisation forte aux spécificités de chaque organisation. Il facilite ainsi le recueil des données. Avec un minimum d’expertise dans la manipulation de cet outil, il est par ailleurs facile de structurer et de représenter les données collectées sous forme de matrice de risques.
Toutefois, Excel n’est pas idéal pour la collecte et surtout la consolidation d’un nombre important de données. La manipulation de sources issues de contributeurs différents multiplie les risques d’erreur autant que les tâches chronophages. Excel ne gère également pas les activités de relances et n’est pas un outil permettant le collaboratif. Il devient vite par ailleurs très fastidieux et chronophage de faire évoluer au fil des années une cartographie des risques développée sous excel : chaque souhait d’évolution exige souvent des travaux d’envergure compte tenu de la complexité des développements excel réalisés, notamment sous forme de formules macro.
La cartographie avec une application digitale data-driven
Comme pour Excel, l’élaboration d’une cartographie avec une application digitale offre généralement de larges fonctionnalités de personnalisation. Il est ainsi facile d’organiser et de contextualiser les méthodes de notation et d’évaluation des risques, de personnaliser les champs destinés à caractériser et décrire les différents risques. Des fonctionnalités de type “drag and drop” simplifient ces activités de personnalisation. Les applications développées avec une approche “no code” rendent notamment particulièrement rapides les travaux de personnalisation.
Toutefois, l’un des atouts déterminants d’une application digitale de cartographie des risques est d’optimiser le collaboratif. Pouvoir travailler sur un environnement centralisé et partagé, mettant à disposition de chacun des informations actualisées, mises à jour en temps réel. L’implication des contributeurs est facilitée par la gestion automatisée d’assignation de tâches et de notifications. Cette approche diminue les tâches chronophages. Elle a ce grand intérêt de renforcer par ailleurs la communication entre les différentes parties prenantes et l’engagement de chacun.
Dernier atout, une application digitale de cartographie des risques offre généralement des fonctionnalités étendues de traçabilité : les actions réalisées par chaque contribution sont historisées et peuvent être restituées sous forme de pistes d’audit. Par ailleurs, les enjeux de confidentialité, déterminants dans le cadre d’une cartographie des risques, sont également garantis par la gestion des droits et des habilitations.
Nos conseils pour une mise en œuvre d’une cartographie des risques
Pour mettre en place un dispositif performant de cartographie des risques, il peut être utile de s’appuyer sur quelques prérequis standard.
L’implication des parties prenantes pertinentes reste un incontournable dans le processus de cartographie des risques, par nature très transversal. Leur participation garantit la qualité des éclairages et informations apportées, une compréhension partagée des risques mais aussi une adhésion et un engagement autour de la stratégie de gestion des risques de l’organisation.
Le processus de cartographie des risques a vocation à être par ailleurs le plus flexible et évolutif possible. Les risques évoluent constamment. Il est donc crucial de s’assurer de la mise à jour périodique et de l’ajustement de la cartographie des risques réalisée, d’identifier et d’intégrer les éléments et changements de l’environnement interne ou externe de l’organisation. La mise en place d’un processus d’examen régulier garantit que la cartographie des risques reste pertinente et performante pour tout le dispositif de gestion des risques de l’organisation.
Cartographie des risques – Questions fréquentes
Comment faire une cartographie des risques de corruption ?
Une cartographie de risques s’élabore généralement en 4 étapes principales. Elle débute par l’identification des risques pour l’organisation. Ces risques sont évalués ensuite en fonction de leur impact et de leur probabilité, puis hiérarchisés en fonction de leur criticité afin de définir un plan d’action associé. Dernière étape : l’actualisation et la mise à jour régulière de la cartographie des risques afin d’intégrer les évolutions internes et externes pouvant impacter l’organisation.
Comment faire une cartographie des risques sur Excel ?
Excel est très fréquemment utilisé pour construire une cartographie de risques, en raison notamment de sa flexibilité et du fait qu’il est largement répandu au sein des organisations. De nombreux modèles gratuits de cartographies sont ainsi disponibles sur internet, pouvant être personnalisés. Toutefois, Excel ne facilite pas le travail collaboratif et n’est pas adapté au traitement de sources de données nombreuses. Par ailleurs, l’actualisation de la cartographie des risques peut devenir fastidieuse en raison de la complexité des développements réalisés.
Pourquoi faire une cartographie des risques ?
La cartographie des risques formalise la compréhension des risques d’une organisation. En identifiant les risques, leurs liens, causes, impacts puis en permettant une hiérarchisation de ces risques, cette approche optimise l’affectation des ressources et les mesures de gestion des risques de l’organisation.
Qui réalise la cartographie des risques ?
La réalisation de la cartographie des risques au sein d’une organisation s’appuie par nature sur l’ensemble des contributeurs pouvant apporter des éclairages sur les différentes activités et les différentes natures de risques pouvant impacter l’organisation (risques opérationnels, financiers, réglementaires,…).
La participation et la contribution des différentes parties prenantes sont essentielles pour obtenir une vue globale et pertinente des risques auxquels l’entreprise ou l’acteur public est exposé.
La cartographie des risques est-elle obligatoire ?
En dehors de certains secteurs d’activités ou réglementations, la réalisation d’une cartographie des risques n’est pas une obligation. Toutefois, son intérêt est de permettre une approche pro-active des risques et d’optimiser l’affectation des ressources de l’organisation. Cela est d’autant plus nécessaire dans un environnement où les risques se multiplient et dont les impacts peuvent être déterminants pour la croissance de l’organisation.
Comment mettre à jour la cartographie des risques ?
La mise à jour d’une cartographie des risques s’appuie sur l’identification des évolutions de l’environnement (interne ou externe) de l’organisation.
L’objectif est dans ce contexte de ré-évaluer la pertinence des risques existants et d’ajouter si nécessaire des risques nouveaux, selon la nature des changements de l’environnement dans lequel l’organisation évolue. L’approche reste identique à celle adoptée pour la constitution d’une cartographie de risques.
Pourquoi la cartographie des risques est un outil de management ?
Stratégique par définition, la cartographie des risques permet à une organisation de comprendre et d’optimiser la gestion des risques auxquels elle peut être exposée. Les travaux d’identification des éléments de risques, puis de hiérarchisation de ces risques selon des enjeux de criticité, permettent d’orienter les options et les décisions pouvant être prises pour chaque risque identifié. Restituée sous un format visuel, la cartographie est facilement compréhensible par les différentes parties prenantes.
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